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Compte Pénibilité : Mourir au travail … plutôt crever !

vendredi 13 juin 2014, par SUB-TP-BAM RP

La plupart des syndicats considèrent aujourd’hui que l’intérêt des salariés réside dans la négociation paritaire. Hier encore la CGT Construction semblait s’étonner que le patronat et le gouvernement soient si attentif et bienveillant entre eux.

Serge Plechot, secrétaire Général Adjoint de cette organisation, dans son intervention lors de l’action au siège de la FFB, le 20 avril dernier déclarait : « Déjà le 4 Février nous avons mobilisé prés de 5 000 salariés venus de toute la France sous vos fenêtres. Nous avons fait un geste symbolique… La construction d’un Mur : C’est vous !!! Y insérer une porte : C’est nous !! »

A défaut de redevenir révolutionnaire, on avait connu la CGT Construction plus combative. Déplacer 5 000 camarades pour une symbolique à 2 ronds en février, les patrons et le gouvernement doivent encore en rire ! Recommencer trois mois après à 50, ce n’est pas une progression de la lutte.

Ces patrons qui comme à leur habitude détricotent une future loi, nous laissant en calbut.

Il faut s’interroger un peu sur les intervenants gouvernementaux dans ces négociations sur la pénibilité. Déjà Thierry Mandon, secrétaire d’Etat auprès de Manuel Valls à la simplification. Il est l’interlocuteur privilégié de la FFB sur le sujet de la pénibilité.

Diplômé de l’institut d’étude politique de Paris en 1987, après deux années passées en consultant d’entreprise-RH (on ne sait pas où), il fait exclusivement le reste de sa carrière au sein du Parti Socialiste dans des fonctions d’élus dans des circonscriptions déjà acquises.

Il est souvent mis en avant dans les médias ses fonctions de présidents de Génopole pour justifier de sa connaissance en société industrielle mais en oubliant de préciser que ce groupement d’intéret public est une création gouvernementale où il a été nommé sur son titre électoral. Est-ce ces professionnels placés de la politique qui ont la légitimité de parler des ravages des chantiers sur notre santé ? Clairement non.

Deuxième participant, la "grosse" commission de Michel de Virvile ....

Étant issu du même courant d’idée que Mandon (le tournant de l’austérité Fabiusienne), il a également un parcours de même style fait cette fois de haute fonction publique et de cachetonnage. RH de chez Renault puis commission à la suppression du code du travail sous Sarkozy, commission Attali, il a ensuite rejoint le MEDEF pour finir représentant des patron de l’UNEDIC pour les patrons. Chargé de la mise à l’écart de l’UIMM de Denis Gautier-Sauvagnac, De Virville sera lui même foutu à la porte du Medef pour son implication dans la création du parachute dorée de Gautier-Savagnac épinglé par la presse.

Retour à la cours des comptes pour expier et se refaire une nouvelle identité, il a été dépoussiéré par Sapin sous l’étiquette "conseiller-maître à la Cour des comptes" pour un grand retour en commission pénibilité. C’est trop tôt pour réembaucher les équipes de porte-flingues Sarkozystes en catimini et penser que ça ne se voit pas. Même plus capables de mentir avec talent, ce gouvernement. Nul doute que nous assistons à une comédie tragique quand on parle de négociation patrons-état. Le patronat est déjà des deux cotés de la table... Reste une porte à offrir à la négociation...


Il n’y a plus qu’à signer pour le patronat. Ce seraient 35 300 Signatures recueillies auprès d’artisans et entrepreneurs de bâtiment pour lutter contre un « dispositif » qu’ils considéreraient : « complexe et coûteux, frein à l’emploi et à la prévention », que la FFB aurait remises au gouvernement. Depuis quand en effet la fatigue et l’usure des travailleurs devrait-elle être un frein aux bénéfices des entreprises ! Que non, la mort des travailleurs est aussi de la croissance !

Photo utilisée pour la pétition FFB

C´est un p´tit air qui fait grincer les dents
Un sale refrain plein de morts et pourtant
(...)
Ceux que le pouvoir enivre et corrompt
Les petits chefs, à coups d´humiliations,
S´en servent sur tous les tons !
Le menton plein d´arrogance
Déversant la haine à flots
Nasillent la veule romance
Des assassins sans couteaux

Issu d’Assassins sans couteaux - Juliette

Avant même que sortent les décrets d’application, il semble acquis (aux patrons comme de bien entendu) que la cotisation générale de 0,2% de la masse salariale, qui devait s’appliquer dès 2015, ne devrait être exigible qu’à partir de 2018. Par ailleurs, la cotisation supplémentaire, qui concerne les entreprises employant des salariés exposés à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, devrait se situer à 0,1%, et devrait être exigible en 2016 et 2017 seulement.

Les préconisations de la commission « De Virville » suggère aussi que la mise en place du décompte des expositions des salariés aux facteurs de pénibilité, et la dématérialisation des fiches individuelles de prévention ne soit plus qu’annuelle.

La durée de référence s’élève à 900 heures par an, mais le rapport retient par exemple un seuil de 600 heures pour les manutentions manuelles de charges, et de 450 heures pour les vibrations mécaniques. De même, il propose de prendre en compte la manutention de 7,5 t et plus par jour, pour une durée de 120 jours par an. Si l’intensité et la durée d’exposition dépassent un seuil annuel, le salarié verra ainsi son compte crédité de quatre points, et de huit points en cas de « poly exposition ».

POUR DEFENDRE NOS DROITS,
IL EST TEMPS DE RETROUVER LE CHEMIN DE LA LUTTE DE CLASSE,
ET PEUT ETRE URGENT DE LE RAPPELER AUX BUREAUCRATIES SYNDICALES

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