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Lundi de Pentecôte : qui peut rester roupiller tranquillement ?

samedi 23 mai 2020, par SUB-TP-BAM RP

La question se pose tous les ans, qui doit aller bosser et qui peut rester roupiller lundi matin ? La situation varie selon le statut de/de la travailleur·se dans l’entreprise, mais également selon l’âge. Voici donc un panorama des diverses situations rencontrées dans le BTP et le nettoyage.

Petit rappel n°1 : cette fameuse journée dite de "solidarité"

On ne va pas s’appesantir sur le sujet, si ce n’est que c’est une belle arnaque pour les travailleur·ses. Citons simplement quelques éléments :

  • les travailleur·ses sont culpabilisé·es de travailler gratuitement un jour de plus, pour prévenir la surmortalité des personnes les plus vulnérables (personnes âgées, ...) face aux épisodes de canicules ; les salarié·es sont décidément responsables de beaucoup de maux... (en l’occurrence l’absence de Plan canicule à l’époque de 2003)
  • le jour de "solidarité" est fixé de façon unilatérale par le patron à défaut d’accord d’entreprise : cela peut être le lundi de Pentecôte ou n’importe quel autre jour
  • et bien évidemment il s’agit d’une journée de boulot "offerte" aux employeurs, et ce principe n’a bien évidemment pas été remis en cause par les gouvernements de gôôche, ou de droite et de gôche, c’est-à-dire de droite.
    Bref il ne s’agit pas vraiment de la légalisation de la pratique du Saint-Lundi [1].

Petit rappel n°2 :

Le lundi de Pentecôte est un jour férié depuis 2008. S’il était jusqu’à présent chômé dans votre entreprise, la journée dite de "solidarité" peut être fixée ce jour-là ou un autre jour férié (autre que le 1er mai). La journée de solidarité n’est pas automatiquement le lundi de Pentecôte.

Alors au final, qui travaille lundi ?

  • Tou·tes les travailleur·ses du BTP et nettoyage doivent travailler, sauf si un accord d’entreprise ou le patron prévoit une autre modalité (RTT obligatoire, journée fixée à un autre jour férié, etc.) ;
  • Les travailleur·ses en apprentissage de plus de 18 ans ;
  • Les travailleur·ses intérimaires, selon les modalités d’application de l’entreprise utilisatrice.

Attention, cette journée de boulot est de 7h ; si vous êtes sur une période où vous travaillez plus que 35h (modulation du temps de travail par exemple, ou contrat avec un temps de travail au-delà de 35h), les heures de travail au-delà des 7h sont considérées comme des heures supplémentaires.

Cas particuliers :

  • Pour les travailleur·ses qui cumulent plusieurs boulots, la journée dite de "solidarité" s’effectue au prorata de la durée de chacun des contrats.
  • Pour les salarié·es à temps partiel, le nombre d’heures à réaliser se calcule également au prorata du temps de travail prévu au contrat (une salariée à mi-temps ne travaillera qu’une demi-journée par exemple)
  • Si vous avez déjà réalisé cette journée chez votre ancien patron (par exemple à l’Ascension) et que votre prochain patron l’a fixée au 14 juillet, vous devrez travailler ce 14 juillet mais en étant rémunéré et les heures s’imputeront à votre contingent annuel d’heures supplémentaires. Sinon, vous pouvez également refuser de faire cette 2ème journée dite de "solidarité" sans que ça constitue un motif de licenciement.

Et donc qui peut profiter d’une grasse matinée lundi matin, pour se reposer et prendre des forces pour les luttes sociales de déconfinement à venir ?

  • les stagiaires du BTP ;
  • les apprenti·es de moins de 18 ans.

Cas particuliers :

  • Si la journée dite de "solidarité" est fixée un autre jour qu’un jour férié, les jeunes de moins de 18 ans devront aller bosser dans les conditions fixées.

Pour une aide en direct, des conseils en droit du travail ou une vérification gratuite de vos fiches de paie, les permanences du syndicat sont ouvertes tous les samedi matin de 10h à 12h et animées par des travailleur·ses du BTP. Pour nous contacter : 06 48 37 85 44.

Pour les travailleurs des autres industries qui ne travaillent pas ce lundi de Pentecôte, la permanence de la CNT Région parisienne est ouverte de 14h à 19h.

Image du Blog soutien-breton.centerblog.net
Source : soutien-breton.centerblog.net


[1Coutume ouvrière notamment dans le bâtiment, jusqu’à la fin du XIXème siècle, consistant à chômer volontairement le lundi ; voir en ligne : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Lundi, bien au contraire