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"Mall de la honte" à Berlin - la liberté d’expression ne concerne pas les travailleurs roumains

lundi 19 janvier 2015, par SUB-TP-BAM RP

Le FAU Berlin vient de se faire condamner en référé pour son action contre l’exploitation du Mall of Berlin. Andreas Fettchenhauer l’entrepreneur qui refuse de payer ses salariés a ainsi obtenu une amende avec sursis record de 250 000 euros contre le syndicat et ses secrétaires.

Pourquoi cette mesure contre le FAU Berlin après plusieurs semaines de luttes ? Simplement parce qu’en dehors de la lutte immédiate du Mall, nos camarades allemands ont commencé à enquêter sur les affaires et les vrais liens entre les patrons impliqués, Andreas Fettchenhauer l’entrepreneur et Harald Huth, l’investisseur. C’est ainsi qu’en dépit des jérémiades de Fettchenhauer qui jurait il y a quelques semaines au moment de la banqueroute et de sa mise en cause qu’il ne connaissait pas vraiment Huth et qu’il ne travaillerait plus avec lui, le FAU Berlin vient de mettre à jour un nouveau projet commun, le centre commercial LIO, de ces deux scélérats patronaux via une autre entreprise de Huth.

Selon le FAU Berlin, cette procédure de référé est courante contre les syndicats allemands. Elle est taillée sur mesure pour le patronat allemand, lui permettant d’empêcher la liberté de parole syndicale. Ce jugement ne répond pas sur le fond du dossier, les mis en cause n’ont pas le droit de se défendre oralement. Les procédures d’appel limitées.

Nous pouvons constater qu’après avoir surfé sur l’émotion populaire des attentats parisiens uniquement pour améliorer leur image médiatique, tout ces nouveaux défenseurs de la liberté de parole du quarré présidentiel en tête du cortège, ne sont pas pressés de mettre au placard les lois de leurs pays qui interdisent justement cette liberté de parole, Angela Merkel en tête.

Il est vrai que pour la plupart, ce sont eux-mêmes qui les ont décidés et le décident encore comme en espagne par exemple.

De même, ces nouveaux défenseurs des travailleurs immigrés en france ont décidé de distinguer, en cas particulier, le travailleur malien qui a sauvé des otages à Vincennes. Mais pour l’instant, aucun d’eux ne se distingue pour régler la situation de huit travailleurs roumains et de milliers d’autres travailleurs immigrés tyrannisés par leur patronat.

Si des millions de personne sont un seul Charly, les travailleurs immigrés en galère sont des milliers un par un. Et les nouveaux défenseurs de la liberté de parole et de l’immigré méritant ne sont guère pressés de les sauver.

Le FAU Berlin a pris acte de la décision de la "justice allemande" et même s’il va désormais s’autocensurer, il va continuer la lutte.

Le référé est disponible sur la demande au secrétariat de presse du FAU Berlin.