Accueil > Syndicat Unifié du Bâtiment > Interprofessionnel et international > "Vérités et mensonges sur la SNCF" commenté par le SUBRP

"Vérités et mensonges sur la SNCF" commenté par le SUBRP

mardi 15 septembre 2015, par SUB-TP-BAM RP

Les infrastructures de transport font l’objet de nombreuses communications promotionnelles actuellement. Tout est beau, tout est merveilleux pour le capital quand il lance de nouveaux produits de déplacement !

L’union régionale de la CNT 59-62 vient de diffuser un documentaire de Gilles Balbastre produit par le Comité d’Etablissement Régional SNCF de la région Nord-Pas-de-Calais présentant l’envers du décor.

A visionner ici.

Ce documentaire à l’orientation réformiste est intéressant dans la mesure où il rappelle que la déconstruction d’un service public par les profiteurs du capital se fait sur une longue période. Il montre la communication partagée entre ces capitaines d’industrie capitalistes, les élus ou nommés politiques, les organes de communications internes des entreprises [1] et les médias aux ordres permettant la construction d’une acceptation sur la durée. A la sortie de ce documentaire, vous comprendrez mieux pourquoi la déconstruction des discours de ces communicants fait partie des premières taches à accomplir.

Cette durée de mise en œuvre interroge la temporalité des actions syndicales à mener (comme nous y travaillons actuellement sur la fusion/disparition Lafarge).

Ce documentaire décrit également les conséquences générales sur le travail de la logique de profit à tout prix du capital :
 au travers des conditions de travail (organisationnelles et en moyens matériels)
 au travers des structures de sociétés mises en place pour faire monter la concurrence des travailleurs entre eux
 à la notion de risques calculés, ou comment définir le nombre de morts acceptables pour ne pas nuire au profit

Le documentaire présente aussi, mais en creux, les limites du syndicalisme réformiste en général et du syndicalisme d’entreprise en particulier. Commandé par un comité d’entreprise, il se veut réenchanter les instances de dialogue social et notamment celles de type CHSCT [2].

Seulement, après une longue liste des moyens utilisés par le patronat SNCF pour contourner cette instance, nous assistons à la solitude de cet élu militant syndical qui découvre que le dialogue social n’est en fait qu’un monologue patronal [3].

A un moment, il est fait mention dans le reportage du travail des agents SNCF passé en sous-traitance dans le BTP comme un de ces moyens de contournement du CHSCT. La réponse fataliste apporté par le militant syndical y siégeant montre qu’il est complètement démuni face aux entreprises extérieures.

Ces élus syndicaux dans les instances sont pour la plupart tellement convaincus de leur efficacité qu’ils en viennent à des pratiques syndicales cloisonnées. Nous ne pouvons comprendre ce que ressentent ces militants de syndicats d’entreprise. Notre syndicalisme d’industrie, faisant fi des catégories et barrières patronales, n’est pas sensible à la séparation des travailleurs par la sous-traitance.

Les propos de Dominique SENS (15min30), secrétaire général CGT cheminots du Pas-de-calais sur la "régénération ferroviaire" méritaient d’’être développés. En l’état, il ne propose rien de concret pour construire la lutte avec ces travailleurs du BTP. Au contraire, ces travailleurs sur les chantiers ferroviaires semblent plus perçus comme une concurrence. Est-ce que le syndicalisme d’entreprise comprendra un jour que ces luttes se mènent aussi en interprofessionnel ? Rien n’est moins sûr.

Nous allons lire attentivement l’étude papier accompagnant ce film et nous emparer de ces matériaux techniques [4] au syndicat du BTP d’Ile-de-France pour voir ce qu’on peut en faire dans le cadre de la construction du réseau ferré du Grand Paris.


[1Regardez bien la soupe du communicant SNCF, Pascal VANSEVEREN sur la nouvelle méthode de révision des rames, elle vaut son pesant d’or !

[2Comité d’Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail

[3La transformation du syndicalisme réformiste en lobby syndicaliste est la réponse qui semble être apportée à cette impasse. On ne sort pas d’une impasse en s’engageant dans une autre. Voir la fin du documentaire pour assister à la corvée de cirage de pompes politiques.

[4Pour un résultat 100% révolutionnaire sans traces de réformisme.