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Ich baue für die Berliner !

lundi 9 mars 2015, par SUB-TP-BAM RP

Ich baue für die Berliner [1]

« Je suis fier d’être venu dans votre ville, pour y travailler. Votre accueil et votre générosité symbolise aux yeux du monde entier l’esprit international de Berlin. Je suis fier d’avoir construit pour les habitants de la République fédérale des bâtiments qui vous utiliserez j’espère, pour des années. L’Allemagne doit faire vivre la démocratie, la liberté et la fraternité, et de venir ici en compagnie de mes compatriotes, qui tous travaillent dans cette ville et pour cette ville, dans les pires moments de la crise, nous remplis de fierté. Nous y reviendrons s’il en était un jour besoin.

Il y a 51 ans, la fierté était de dire : "Ich bin ein Berliner". Aujourd’hui, dans le monde ouvrier de la liberté, la fierté est de dire : "Ich baue für die Berliner".

Il ne manque pas de patrons au monde qui ne veulent pas comprendre ou qui prétendent ne pas vouloir comprendre quel est le litige entre le patronat et le monde ouvrier. Qu’ils viennent donc à Berlin. D’autres entrepreneurs prétendent que le capitalisme est l’avenir. Qu’ils viennent eux aussi à Berlin. Il n’y a pas de problème d’immigration, il y a le problème de l’exploitation de l’immigration. Certains, enfin en Europe et ailleurs, prétendent que les travailleurs ne doivent pas s’unir, que les ouvriers doivent se faire concurrence sur le "marché" du travail. Qu’ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin.

Notre fierté éprouve certes beaucoup de difficultés avec ces temples du commerce et ces bâtiments ne sont pas forcement ce que nous voudrions vous construire. Cependant nous n’avons jamais eu besoin, nous, de forcer la séparation entre ceux qui produisent et ceux qui utilisent, par des politiques fourbes d’immigration du travail. Je ne connais aucune ville qui ait connu ces décennies de libéralisme économique forcé et qui soit restée aussi vitale, internationale et forte et qui vive avec l’espoir, la solidarité et la détermination qui est celle de Berlin.

Le Mall de la honte fournit la démonstration éclatante de la faillite du système capitaliste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n’éprouvons aucune satisfaction en voyant ce Mall, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l’histoire mais encore une offense à l’humanité. Nous l’avons construit, nous le transformerons avec vous.

La paix en Europe ne peut pas être assurée tant que les travailleurs internationaux et Allemands seront privés du droit élémentaire de travailler sans patron. Après cinquante et un ans d’exploitation et de mise en concurrence, la présente génération allemande a mérité le droit d’être respectée au travail, ainsi que le droit à l’autogestion de ses emplois et de sa démocratie. Vous vivez sur un îlot de douleur mais votre vie est liée au sort du travailleur international que nous sommes tous.

Je vous demande donc de regarder par-dessus les dangers d’aujourd’hui vers les espoirs de demain, de ne pas penser seulement à votre ville et à vos fins de mois, mais d’axer votre pensée sur le monde entier sans frontières et sans patrons.

Ne voyez pas le Mall, envisagez le jour où il sera reconverti en hôpital ou en école, une construction juste. La construction est indivisible de la démocratie et, tant qu’un seul ouvrier international ou allemand se trouvera en esclavage, tous les autres ne peuvent être considérés comme libres. Mais quand tous les ouvriers seront libérés du capitalisme, nous pourrons attendre en toute conscience le jour où cette ville de Berlin sera merveilleuse à travailler et où le grand continent européen rayonnera du labeur d’ouvriers heureux, fiers et internationaux.

La population de Berlin pourra être certaine qu’elle travaille pour la bonne cause sur le front de l’émancipation des travailleurs. Tous les ouvriers libres, où qu’ils vivent, sont les travailleurs de cette ville de Berlin et pour cette raison, en ma qualité de travailleur international, je dis : Ich baue für die Berliner ! Ich bin ein International Worker !  »


[1Je construis pour les berlinois. rise d discours de Kennedy à Berlin.