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Pour l’actionnaire, c’est tous les jours dimanche !

lundi 14 octobre 2013, par SUB-TP-BAM RP

Nous sommes dans un temps où les patrons des enseignes de bricolage exhibent leurs salariés pauvres condamnés à une vie de travail en horaires décalés. Nous sommes dans un temps où le patronat bricoleux explique qu’aucun de ses employés n’a un salaire décent pour vivre à moins d’être corvéable à sa merci. Nous sommes dans un temps où l’on oublie les actionnaires de ces enseignes et leurs dividendes.

D’un coté, ceux qui produisent la richesse de ces magasins, en haillons logotés au nom de leur boite encadrés des nervis prêt à les virer s’ils ne font pas assez misérables devant les écrans TV. De l’autre coté, les "tout va bien, tous les jours", les actionnaires aux dividendes qui ne baissent jamais. Dans l’ombre, on entend les piécettes tomber dans leurs poches à un rythme toujours aussi régulier. Cet argent est en provenance directe des poches des travailleurs pauvres défilant sous les banderoles patronales.

Pour Bricorama, en 2007, le dividende était de 69 centimes par action, en 2011, il était de 1.3 € soit une augmentation de 88% en 4 ans. Le volume des bénéfices reversé aux actionnaires est passé de 3 900 000 € à 8 000 000 €.

Le poids du dividende passe de 16% du bénéfice à 33%. Et quand on sait que les actionnaires principaux de Bricorama sont son PDG et sa famille à 90%, on voit tout de suite le mépris pour ses salariés. L’argent du dimanche ne quitte pas ses poches.

Pour Castorama, l’actionnaire principal est le groupe KingFisher. En 2012, son chiffre d’affaire a reculé de 2.8% sauf en France où il a augmenté de 0.3% (la productivité française !!!). Le groupe voit ses bénéfices fondre de 11,4% mais augmente ses dividendes versés aux actionnaires de 7% en 2012 (en 2009, le dividende était de 5.32 pences par action, il passe à 9.46 pences en 2013, +77%). Tous les jours dimanche pour les actionnaires.

Le travail du dimanche ne repose que sur l’exploitation de ceux qui le pratiquent. Les plus gros bénéficiaires restent les patrons et leurs actionnaires. Défendre ce travail comme un choix est une erreur d’interprétation de son niveau social. Travailler le dimanche est réservé aux travailleurs pauvres à la situation précaire (familles monoparentales, étudiants, …).

Dans un temps où le Capital mène l’offensive contre un prolétariat qu’il divise entre producteurs et consommateurs, un temps ou l’individualisation des travailleurs est chaque jour renforcée, notre syndicat se doit de reconstruire une conscience de classe capable de faire front.

Le syndicalisme intégré a favorisé la parcellisation du travail, l’isolement des salariés, le repli sur l’entreprise où la loi du plus fort demeure souvent celle du patronat.

Le syndicalisme, avait pourtant, à l’origine, créé un outil efficace : le syndicat d’industrie. Une structure qui met les travailleurs de la distribution (comme le sont les salariés des enseignes évoquées plus haut) dans l’entité globale d’un produit alliant, conception, extraction, production et distribution.

C’est à cette seule condition que les salariés construiront un rapport de force suffisant pour lutter contre un capitalisme aujourd’hui mondialisé.