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8 mars : en lutte et en grève pour les droits des femmes et l’égalité réelle !

mercredi 6 mars 2019, par SUB-TP-BAM RP

8 mars : en lutte et en grève pour les droits des femmes et l’égalité !

Depuis plusieurs années maintenant, le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, est aussi une journée de grève.

Contre les inégalités salariales, contre les violences sexistes et sexuelles, au travail et ailleurs.

216 000 femmes sont victimes chaque année de violences conjugales (physiques ou sexuelles). Cette violence tue une femme tous les trois jours en France. Et toutes les 7 minutes, 1 femme y est violée. La violence faites aux femmes c’est aussi l’exploitation, le harcèlement, les agressions sexuelles et les viols, au travail, dans la rue et dans le cadre domestique.

Le cadre professionnel n’est pas à l’écart. C’est l’insulte misogyne d’un collègue, la carrière qui progresse moins vite, les conditions de travail dégradées, le temps partiel imposé, les écarts de salaires entre hommes et femmes qui demeurent « inexpliqués », le travail non-payé dans le cadre des tâches ménagères toujours aussi mal réparties… Entre 2001 et 2016, le nombre d’accidents du travail a globalement diminué de 15,1 % mais cette apparente bonne nouvelle doit en réalité être nuancée : en 15 ans, ils ont augmenté de 30,5 % pour les femmes tandis qu’ils ont baissé de 29 % pour les hommes. Idem pour les accidents de trajet, qui sur la même période ont légèrement augmenté de 1,5%… mais en augmentation pour les femmes (+18,6 %) contre une baisse de 13,3 % pour les hommes. Depuis 15 ans, le nombre de maladies professionnelles explose ; mais ici encore, des disparités sont constatées selon le genre : les maladies professionnelles reconnues progressent près de 2 fois plus rapidement sur cette période pour les femmes que pour les hommes, et c’est le cas également pour le BTP. L’analyse par branche d’activité montre que l’augmentation de la sinistralité pour les femmes est plus importante dans les secteurs mixtes ou à prédominance féminine en croissance d’effectifs, comme le nettoyage.

Ces violences qui sont diverses sont pourtant connectées et se nourrissent entre elles et ce système porte un nom : le patriarcat.

Le 8 mars est donc le moment pour les organisations féministes et syndicales d’affirmer et appuyer dans la rue les combats qu’elles portent toute l’année contre les discriminations, violences et les inégalités.

C’est aussi le moment de se pencher sur les questions spécifiques que l’on peut rencontrer dans son syndicat et son secteur d’industrie.

Dans le BTP, les organismes patronaux et la presse spécialisée continuent de s’interroger mollement sur la « féminisation du secteur » qui progresse «  lentement mais sûrement  » avec seulement 11,9 % de salariées en 2015 (tous métiers confondus, mais seulement 1,5 % d’ouvrières), et où les apprentis sont à 95 % des hommes. Cela suffit cependant pour être qualifié d’un « certain rééquilibrage ».

Dans le nettoyage, il n’est nullement question de « masculinisation du secteur ». Bien que ce secteur soit très féminisé et avec une croissance du nombre de salariées, les conditions de travail doivent changer. Les temps partiel subi, temps de trajet excessifs, cadences infernales, salaires bas, atteintes à la santé, ... doivent être combattus par la lutte et la solidarité, au sein de notre syndicat d’industrie.

Force est de constater que ce ne sont pas nos patrons (à 97 % des hommes) qui vont sérieusement s’intéresser aux questions d’inégalités salariales, de harcèlement et de discriminations à l’embauche qui touchent les femmes dans le BTP (y compris dans les métiers « en tension où des difficultés de recrutement existent »). L’auto-reproduction de l’entre-soi masculin de notre champ d’industrie risque d’avoir le champ libre tant que des revendications aussi basiques que le respect des obligations liées au cantonnement (toilettes et vestiaires séparés) ne sont tout simplement pas satisfaites.

Notre syndicat appelle donc à la mobilisation à l’occasion de ce 8 mars 2019, en écho aux mobilisations dans de nombreux autres pays.

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