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Mémoire de pierre : "La Fraternelle" (3/7)

samedi 23 septembre 2017, par SUB-TP-BAM RP

Mémoire de pierre : Des tailleurs de pierre syndiqués à la CNT

Partie 3/7 : "La Fraternelle"

Fred :
Pour ce qui est de l’actualité de la chambre syndicale des travailleurs de la pierre, on en est en train de travailler sur le 3ème numéro, d’un bulletin qui s’appelle « La Fraternelle » et qu’on envoie gratuitement, à tous les pierreux dont on arrive à choper les adresses ...

Frank :
Vous en avez combien ?

Fred :
On tire à 500 et le prochain va être à plus d’un millier d’exemplaires. Mais dedans, on compte aussi toutes les structures CNT, environ 300. De 4 pages nous passons à 8.
C’est essentiellement du bouche à oreille pour l’instant. Mais dans notre métier, ça va très vite, parce que des tailleurs de pierre, il n’y en a que 2000 en France. Et puis c’est vrai aussi qu’il y a cet esprit de bouger, d’un chantier à l’autre, d’une région à l’autre. On a aussi fait un site internet sur la chambre syndicale, et un jour il y a eu un mail d’un mec qui avait eu « La Fraternelle », ou un petit bulletin, un truc de mémo de chantier, parce qu’il y avait un copain qui était sur Avignon, qui lui avait envoyé ça à Nantes, alors que le mec sur Avignon, on ne le connaît même pas. Je me suis beaucoup investi là-dedans et il s’est trouvé que pour des raisons professionnelles, je bouge.
Depuis le mois de juin dernier [1], je suis installé sur Avignon et là on prend contact, on arrive dans une ville qu’on ne connaît pas, on discute avec des collègues. Il s’est trouvé que j’avais aussi des cours de formation dans un centre de formation de la fédération compagnonnique, qui formait des jeunes tailleurs de pierre, aussi bien en CAP qu’en brevet professionnel, à qui j’avais filé « La Fraternelle ». On discute, ça nous branche bien, on fait un truc, après on se rencontre sur un chantier, on discute, et on se retrouve tous les deux contre le patron. De fil en aiguille, on est un, deux, trois, quatre, cinq tailleurs de pierre. Et aujourd’hui on est une douzaine, sur Avignon, dont six tailleurs de pierre et tailleuses de pierre, car il y a des filles aussi. Ça fait trois mois qu’on a créé le syndicat. C’est assez encourageant. Donc du coup, on a transféré aussi, parce que les copains sur Paris sont partis à droite et à gauche (La Rochelle, Reims, etc.), il n’y avait plus le groupe pour animer « La Fraternelle » ou pour animer la chambre syndicale. On a transféré aussi le secrétariat de la chambre syndicale sur Avignon. Maintenant c’est le Syndicat du Bâtiment d’Avignon, de Provence qui gère la chambre syndicale des travailleurs de la pierre.
Donc également le bulletin, l’envoi des infos, parce que souvent il y a des camarades qui téléphonent pour avoir du boulot aussi. L’objectif aussi de la chambre syndicale c’est de faire bureau de placement. C’est de dire : « voilà telle entreprise embauche, les salaires sont bons, les conventions sont respectées, tu peux y aller, en plus dedans il y a des camarades ».

Louis :
Il n’y en a pas beaucoup, parce que les bonnes boîtes, elles font faillite généralement, mais ça ce serait un autre chapitre.

Pour accéder à la suite de l’entretien : Partie 4/7 : Qu’est-ce que la conscience de métier ?

Pour revenir au début de cet entretien :
Partie 1/7 : État du syndicalisme dans le bâtiment
Partie 2/7 : Taille de pierre et compagnonnage


[1Il s’agit de juin 2000