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Un album « souscription citoyenne »... pour offrir un bar, à cette épave de Renaud ?

lundi 2 mai 2016, par SUB-TP-BAM RP

L’alcoolisme est une déchéance personnelle et sociale, dont le chanteur Renaud nous offre actuellement une illustration pitoyable.

« Rebelle-attitude » … de comptoir

A n’en pas douter l’alcool lui a brulé le cerveau. A l’heure où la matraque s’abat, sans retenue, sur le mouvement social, et où l’on sait que + de 50% des fonctionnaires de police votent FN, le voilà maintenant qui embrasse la flicaille.

Dans quels abysses vaporeuses est donc tombé l’auteur d’ « Hexagone » ?

Son addiction particulière au « p’tit jaune » donnerait-elle la couleur de ce virage collabo ?

Renaud : "J’ai embrassé un flic" suivi de "ma nuit en taule"

Son retour en fanfare médiatique (et ce malgré ce qu’il peut prétendre) ne peut malheureusement que nous conforter dans l’idée que ce pantin tragique, ne bave aujourd’hui que pour le seul environnement peopolisé qu’il prétend rejeter. Renaud s’affirme ainsi, et de plus en plus, comme « l’anar de droite » dont les multiples prises de positions dessinent aujourd’hui le portrait. Il ne se montre plus guère capable de penser au-delà de son petit nombril et du brouillard dans lequel il regarde l’écran de BFMtv depuis la moleskine de sa banquette de rade.

Nous ne pouvons qu’inviter le chanteur Renaud à dorénavant … fermer sa gueule !

Et nous laisser le souvenir attendri d’un chanteur des années 70, maniant une jolie et gouailleuse écriture, pour évoquer la banlieue. Le Renaud, qui sut interpréter des chansons marquées de l’empreinte libertaire du temps, à malheureusement sombré dans l’apitoiement égocentrique du pochtron dorénavant saoulant.

Acheter son nouvel album ne peut être alors considéré que comme une « souscription citoyenne », qui lui permettra de tenir la barre de son propre bistrot d’où il pourra, tout à loisirs abreuver de ses pauvres élucubrations ses piliers de comptoir CRS.

Au lieu de financer ce naufrage éthylique, réservez vos dons aux œuvres sociales du SUB.

A défaut d’avoir « la classe », l’alcoolisme est-il de classe ?

Le poivrot Renaud, qui nous dit vouloir se tenir loin des médias et des paparazzis, a pourtant longuement exposé sa soulographie dans les endroits du plus chic parisien (comme à la Closerie des Lilas). Se biturer d’accord, mais dans le théâtre factice de l’intelligencia sépia ; car enfin, se défoncer au Pastis n’oblige pas à fréquenter la Canaille, qui n’aurait sûrement pas hésité à renvoyer Renaud à son milieu.

Pour la bourgeoisie du 19ème siècle l’alcool était avant tout un problème social touchant des classes populaires qu’on vilipendait au nom de l’hygiène et de la morale. C’est cependant pour défendre ses intérêts capitalistiques de guerre que cette même bourgeoisie sablera la victoire de 1918, gagnée par le « Père Pinard » qui « soutenait le moral » des poilus. La propagande, relayée par un corps médical aux ordres, développa alors l’idée que le vin était bon pour la santé, tandis que seul l’alcool (boissons distillées) était toxique.

Ce n’est qu’en 1954 que le vin sera assimilé à l’alcool, et interdit (1956) dans les cantines scolaires en dessous de 14 ans !

L’ouvrier du BTP, toujours en première ligne

D’après une étude de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), de 2012 sur les consommations de substances psychoactives en milieu professionnel, le BTP arriverait en tête, avec :

  • 13, 4 % de salariés consommant quotidiennement de l’alcool.
  • 32,7 % des salariés (Contre 19,2 % des actifs tous secteurs confondus) buvant, au moins une fois par mois, six verres minimum en une occasion.
  • 13.0 % des salariés ayant fumé du cannabis dans l’année, juste derrière le secteur des spectacles (16,6 %).
  • 5,6 % des salariés ayant déjà pris de la cocaïne.

Les patrons, au chevet de la misère du Peuple

Au regard de ces informations, le sondeur BVA [1], plutôt que d’interroger les salariés concernés par ce problème de santé publique, a préféré aller prendre le pouls … des patrons, et de leurs laquais.

Comme il fallait s’y attendre 85% de nos singes se sont dit « préoccupés » par les questions de toxicomanies et de leurs impacts … au travail.

Notamment du fait de la consommation d’alcool, qui pour nos vampires interrogées peut entraîner :

  • une baisse de l’efficacité au travail (64%),
  • une baisse de la qualité (63%),
  • un risque accru d’accidents du travail ou de maladies professionnelles (56%),

On n’est en effet jamais déçus par la nature philanthropique du rapport de classe.

Les responsables de la prévention de Majors comme chez Colas, n’affirment-ils pas : « En nous penchant sur le sujet des addictions, en 2008, nous nous sommes aperçus que la prise d’une substance de type alcool ou drogue était impliquée dans presque 100 % de nos accidents mortels ».

Ceux-ci on vite-fait de ce dédouaner ainsi de leur responsabilité dans les accidents du travail dont la raison principale demeure une recherche de rentabilité excessive leurs faisant négliger la mise en sécurité des travailleurs. Car, à en croire un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) de juillet 2013, le travail en plein air, les postures pénibles et le port de charges lourdes sont bien des éléments déclencheurs de la consommation d’alcool au travail.

Plutôt que de remédier à des conditions de travail qui ne cessent de se détériorer et une précarisation ascendante qui entraine l’accoutumance [2], nos singes préfèrent jouer du registre moral et disciplinaire :

  • 69%, optent pour un entretien individuel
  • 48% le durcissement du règlement intérieur

Valeur des tests de dépistage

Il en va ainsi, des tests de dépistages que l’ont voit se développer à l’entrée de certains chantiers. Si vous êtes confrontés à un test pouvant amener votre licenciement, voici quelques éléments à même de contester cette décision unilatérale de l’employeur.

  • Ces tests doivent d’abord être encadrés par le règlement intérieur, avec mention expresse, le cas échéant, du recours aux contrôles inopinés.
  • Les contrôles de l’alcoolémie par éthylotest et de l’usage du cannabis par test salivaire doivent, de plus, être assortis de garanties : la possibilité de demander une contre-expertise et la présence d’un tiers.
  • Le règlement doit aussi préciser les sanctions encourues par les salariés.

Qu’en pense le Syndicat ?

Le syndicat lutte contre toutes les oppressions et considère que les addictions font partie d’un système généré et géré par le capitalisme comme un moyen de domestication du prolétariat.

Il considère que son devoir de solidarité doit aussi s’exercer en direction de salariés qui ont trouvé dans ces formes d’ivresse ou d’inconscience une échappatoire à une condition qu’ils vivent isolément et avec difficulté.

Nous rappelons que, dès l’origine du mouvement syndical, la question de la santé des travailleurs a fait partie de la revendication au « bien-être » que « la vieille CGT » faisait figurer sur ses emblèmes et moyens de propagande.

Les premières observations du lien cancer/alcool datent en effet de 1910. Depuis, il a été largement démontré que l’alcool est cancérigène (80 à 90 % des cancers dits des voies aérodigestives supérieures), et que le tabac en multiplie le risque. Ainsi pour le cancer de l’œsophage, si le tabac seul multiplie le risque par 5, l’association tabac + alcool le multiplie par 44 pour les gros fumeurs gros buveurs.

Lutter pour l’autonomie prolétarienne passe par une bataille collective contre tous ce qui nous enchaine, que ce soit le travail salarié, l’addiction aux drogues, les modèles sociétaux et genrés, le consumérisme, etc.


[1Enquête réalisée fin 2014 auprès de 605 dirigeants, encadrants de personnels RH et de 253 représentants du personnel ou syndicats des entreprises des secteurs privé et public.

[2D’après l’Inpes, 25 à 30 % des compagnons intérimaires âgés de moins de 30 ans sont concernés par les conduites addictives