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Nos camarades sans-papiers interdits de manifestation par le sécuritaire d’État

lundi 4 juillet 2016, par SUB-TP-BAM RP

Comment en effet nos camarades sans papiers, donc parmi les travailleurs les plus précaires, pourraient-ils s’exprimer dans les conditions actuelles de contrôle policier sur cette loi qui n’est que l’extension à l’ensemble de la population de leurs conditions d’exploitation au travail ? [1]

Nous refusons cette mise à l’écart de la contestation sociale de nos camarades. Pour autant, la question de leur sécurité et de leur participation se pose sérieusement dans les cortèges, un de nos camarades ayant été emmené au poste pour contrôle d’identité pendant 21H [2] quand les cortèges n’étaient pas cette bouffonnerie humiliante que l’on nous sert désormais. Il est impossible dorénavant de défiler sans papiers d’identité.

Cette répression policière a pour but de casser l’unité entre camarades que nous avons toujours eu. Au SUB, nous sommes des travailleurs et des travailleuses qui bâtissons le monde de demain ensembles, sans distinction de nationalité, de sexe, de religion, d’expression, d’apparence.

Nous avons tous le même pouvoir de décision, le même poids au sein du syndicat. Mais attention, nous ne sommes pas tous égaux car l’égalité se construit. Nous avons des origines différentes, des niveaux d’éducation différents, des parcours et des expériences différentes, des familles différentes et bien d’autres différences. C’est ce qui fait la force du syndicat, nous nous appuyons sur nos différences pour construire l’égalité sociale et se préparer ensemble à la gérer la société de demain [3].

Régularisation, défense prud’hommale, formation professionnelle, alphabétisation, prise de mandats syndicaux, entraide au logement, entraide administrative ou fiscale, voici le coeur de notre activité syndicale, la solidarité de classe entre travailleurs, travailleuses d’un syndicat d’industrie.

Et nos apparitions publiques, manifestations, débats ou chorales nous servent principalement à construire cette culture de classe et d’industrie en permettant aux camarades de s’exprimer alors qu’ils en sont empêchés tout les jours.

Et c’est bien cette unité syndicale et cette culture de classe revendiquée qui effraie la bourgeoisie. Parce que nous nous soutenons les uns les autres, un adhérent ou une adhérente du syndicat n’est jamais seul face au patron. Le patron n’est plus tout puissant.

La répression policière est censée nous faire plier par la force, par l’humiliation, elle veut briser notre travail quotidien de création de solidarité ouvrière, elle ne soude que notre unité face au mépris transmis par les bâtons des CSI, CRS bas de gamme, qui sont l’expression guerrière des préjugés de classe du napoléon III d’opérette qui trône à Matignon.

Nous résisterons et nos camarades sans papiers avec nous contre la loi Travail, d’une manière ou d’une autre. Ensemble. Papiers ou pas.


[1Le quotidien d’un travailleur sans papier non syndiqué au regard des attaques du parti socialiste contre les travailleurs.

 Précarité totale de l’emploi // Facilités de licenciement dans la loi travail
 Travail à la tache // Statut d’auto-entrepreneur encouragé dans les lois macron.
 Salaires à minima et parfois non payés // casse de l’inspection du travail par la réforme Sapin et lois macron
 Heures supplémentaires imposées et non payées // paiement différé, au rabais ou converti en congés à volonté par le patron dans la loi travail
 Insécurité physique sur les chantiers aggravée // casse de l’inspection du travail par la réforme Sapin
 Entraves à la possibilité de défendre ses droits // casse des prud’hommes dans les lois macron
 Entraves à l’évolution professionnelle et à la formation à un métier // report ou annulation de toutes les contreparties mises en avant par la CFDT pour justifier sa collaboration avec le gouvernement

[2de 14h à 11h le lendemain

[3Notre commémoration critique du 11 novembre développera ce thème