Accueil > Dossiers du BTP > Des lois contre les travailleur·ses > Le SUB face aux basses mesquineries policières de la manif du 17 mai

Le SUB face aux basses mesquineries policières de la manif du 17 mai

jeudi 19 mai 2016, par SUB-TP-BAM RP

Casseurs, casseurs, casseurs... est-ce qu’on a une tronche de casseurs ? Certainement pas ! Et voici pourquoi.

Grève générale, notre meilleure arme

Premièrement, notre arme principale est le blocage par la grève générale. Pas besoin de couteau, pas besoin de flingues, il suffit juste de débrayer, si on est pas là pour faire tourner la machine, ça s’arrête.

Bloquer l’économie comme l’ont commencé les dockers et les routiers, l’étendre à tous les chantiers, à tous les bureaux, c’est ça qui fera plier le patronat et son gouvernement de marionnettes. C’est d’ailleurs le sujet de la loi El Khomri, précariser le plus possible le travailleur et la travailleuse pour les laisser à la merci de la botte patronale et empêcher ce blocage. Les patrons ont beau dire que c’est has-been et vieillot, la grève générale reste leur plus grande peur.

Une conscience de classe à créer

Donc, non, le coup de poing sur une place cernée de flics militarisés ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est la création du conscience de classe qui amènera le plus grand nombre de travailleurs et travailleuses du BTP à débrayer.

Le matin du 17 mai, nous sommes donc partis en petits groupes à la rencontre des travailleurs et travailleuses du BTP dans une séance de collage d’avant manif. Expliquer ce que sont les lois travail, expliquer ce qu’est notre syndicalisme, montrer ce qu’est la solidarité de classe au sein de notre syndicat d’industrie, c’est notre travail syndical de base. Et comme d’habitude, nous avons enchaîné avec un moment de formation entre camarades agrémenté d’un repas de grève convivial.

Le syndicalisme est un travail quotidien et dur qui ne crée pas de héros, qui n’a pas besoin de martyrs. C’est cette entraide qui nous soude et nous fait avancer, pas le décompte des coups de bâtons et des blessures reçus des CRS.

Un tractage sous pression

Du chantier, nous sommes ensuite partis vers Montparnasse prendre notre droit à la liberté de parole, vous savez cet acte répréhensible qui consiste à écrire des idées et des valeurs partagées par le syndicat et ensuite de le distribuer aux gens sous forme de tract pour les diffuser.

Mais dès que nous avons posé le pied place bienvenue à Montparnasse, nous sommes tombés dans une nasse policière.

Un sous-fifre nous demande ce que nous venons faire.
 Mais diffuser un tract, monsieur le sous-fifre
Un sous-fifre étant autonome, il appelle le sous-chef qui traverse la place et nous demande ce que nous venons faire
 Mais diffuser un tract, monsieur le sous-chef
Et après ? rajoute-t’il
 Après, nous intégrons le cortège de notre confédération, monsieur le sous-chef

Un sous-chef étant autant autonome qu’un sous-fifre, il appelle le chef qui vient du troisième coté de la place. Il faut savoir qu’un chef ne parle pas aux manifestants. Chez les CRS aussi, on a l’ascension des nuls.

Du coup, c’est le sous-chef qui nous redemande ce que nous venons faire
 Mais diffuser un tract, monsieur le sous-chef qui parle à son chef et après on rejoint notre confédération
 Il a dit qu’ils allaient diffuser un tract, hurle alors le sous-chef au chef. Le sonotone devait être cassé.

Bien sur, ils nous ont demandé un responsable, là un camarade s’est désigné. Pas la peine de discuter d’un syndicat autogéré de manière horizontale face à la pyramide hiérarchique inutile concentrée devant nous. Ça les dépasse.

Ensuite, ils nous désignent l’endroit. Et nous avons pu enfin tracter après ces 3 lunes de palabres indiens avec les managers de l’armée mexicaine CRS. Tractage sous surveillance de trinômes CRS. Çà n’a pas duré longtemps, deux trinômes muèrent en sextuplé pour un contrôle d’identité du camarade auto-désigné responsable et de ceux l’environnant. Ni plus ni moins qu’une chasse aux chefs selon l’idéologie sécuritaire.

Enfin, ils vont avoir du mal, car on n’a pas de chefs au SUB, on est tous représentant et militants de notre syndicat. Ils ont trois noms mais certainement pas de quoi empêcher notre syndicalisme d’avancer. Espérons quand même que nos camarades ne recevront pas les interdictions "Cazeneuve" à manifester.

Voici donc comment le gouvernement met la pression sur les syndicats. Contrôle territorial et fichage des militants qui font usage de leur droit d’expression en toute légalité. Çà n’a l’air de rien mais il s’agit bien de museler le mouvement social par la pression dite de "basse intensité".

Mais nous, nous parlerons quand même de la loi travail, la loi pour les patrons faites par les macrons à leurs ordres. Nous parlerons de la loi travail et de son culte de l’individu.

L’attaque du convoi syndical

Mais la journée n’était pas terminée. Après avoir intégré le cortège de l’union régionale CNT, nous avons défilé dans un couloir policier. Impossible d’en échapper avant la fin du cortège à l’arrivée. Seulement la fin de cortège fut cette fois un véritable guet-apens policier.

Nous étions derrière le cortège SUD et nous avons vu d’un seul coup le camion solidaire disparaitre sous un nuage toxique de lacrymos. Le cortège syndical était visé par la police qui prétendait nous empêcher de quitter la place Denfert. Technique policière classique pour faire dégénérer les choses.

Il a d’ailleurs fallu que le service d’ordre de l’Union Régionale CNT force le passage pour permettre au cortège syndical de quitter la place. C’est donc sous le bâton et copieusement arrosés de lacrymos qu’on a pu s’extraire de ce piège avec des blessés dans nos rangs.

Plus de danger sur les chantiers que devant les CRS

Voici ce qu’on appelle de la provocation policière. Nous ne répondrons pas à ces violences policières organisées par le ministre de l’intérieur. Mais nous ne reculons pas.

La loi travail va nous mettre encore plus en danger sur les chantiers des patrons du BTP en toute impunité. Les enquêtes de police n’avancent pas quand un des nôtres meurt sur le chantier. Les procureurs ne font pas passer en comparution immédiate les patrons assassins. Les services d’inspection du travail sont décapités par Sapin. La loi travail, c’est notre mise à mort quotidienne autorisée par l’Etat.

Ces salauds de patron nous tuent tous au nom de la liberté ou de la démocratie qu’ils bafouent à la moindre occasion. Hollande nous tue, Valls nous tue, Jean D’arc de Macron nous tue, El Khomri nous tue. Caseneuve n’est que le nouvel assassin gouvernemental payé par le patronat. La loi travail est un assassinat de masse perpétrée par ces miliciens du capital.

Nous défendrons la dernière barricade, le code du travail, jusqu’au bout. Et gare, patrons, un jour vous allez comprendre que ce code vous protégeait aussi contre notre colère.

LA CHEMISE DE MACRON, ON EN FERA DES TORCHONS
ET DE SA LOI, ON EN FERA DES GRAVATS !

Portfolio