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Quand Bruxelles dit oui...il faut envisager le pire !
vendredi 16 janvier 2015, par
Le 15 décembre dernier, nous apprend « le Bonimenteur du BTP » [1], la Commission Européenne, après le Brésil, mais avant l’Inde, le Canada et les Etats-Unis, a validé le projet d’acquisition de Lafarge par Holcim. Notre syndicat, dans la suite du dossier qu’il a constitué sur ce futur monstre de béton, vous informe donc des informations dont la presse se fait l’écho.
- Lafarge céderait donc bien des sites en Allemagne en Roumanie et au Royaume-Uni,
- Holcim ferait de même en France, en Hongrie, Slovaquie, Espagne et République tchèque.
L’exécutif européen réclamerait en supplément que Lafarge cède la Station de broyage de Saint-Nazaire.
Ainsi les salariés français de Lafarge qui pensaient peut-être ne pas avoir à ce sentir véritablement concernés par des cessions le seront au moins pour ce site, comme l’ont sût précédemment les salariés du groupe à la Réunion.
S’il faut que la commission européenne valide encore les acquéreurs qui se présentent, nous ne doutons pas malheureusement que tous ces beaux messieurs n’hésiteront pas à le faire sur le dos des travailleurs.
Sur l’ensemble des actifs, dans le monde, près de deux cents repreneurs se sont manifestés : des cimentiers comme le mexicain Cemex associé à l’irlandais CRH ou l’allemand HeidelbergCement faisant équipe avec le brésilien Votorantim. Mais aussi des fonds. Par exemple, CVC associé au fonds singapourien Gic et au fonds d’Abu Dhabi, Adia. Ou Blackstone avec Cinven et le Canadien CPP [2].
Ce sont bien des fonds d’investissement qui sont évoqués pour les sites d’Holcim France (1 500 salariés), notamment les cimenteries d’Héming, de Lumbres et de Rochefort-sur-Nenon, les centres de broyage de Dannes, de Dunkerque, de Grand-Couronne, de La Rochelle et d’Ebange, ainsi qu’un terminal d’importation à Dunkerque.
On peu encore s’étonner de n’entendre que les seuls délégués syndicaux des entreprises concernées. Où sont les fédérations syndicales de salariés de la construction ?
Les travailleurs doivent-ils continuer à se battre seuls, site après site, sans que la moindre campagne nationale, et internationale, ne vienne contrecarrer les manigances de ces sociétés industrielles internationales qui déplacent et s’échangent les sites et leurs salariés, comme sur un plateau de jeu ou un écran boursier ?
Penser que l’orage passe parce que la foudre tape ailleurs, c’est s’exposer, un peu plus tard ou un peu plus tôt, à devoir en subir les mêmes effets.
[1] N° 5796 du Moniteur des Travaux Public & du Bâtiment.