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Maudite soit la guerre

Projection à la cité de la musique

mardi 14 octobre 2014, par SUB-TP-BAM RP

Si vous êtes à Paris, ou venu à Paris pour participer à la journée de commémoration critique organisée par notre syndicat ne ratez pas la projection exceptionnelle du film « Maudite soit la guerre ».

Projeté le lundi 10 novembre 2014 à 20H00, à la Cité de la Musique [1].

Ce film mélodramatique et pacifiste belge, réalisé par Alfred Machin [2], sorti à Paris le 29 mai 1914, évoquant dans le contexte d’une guerre entre deux puissances imaginaires, la rivalité entre deux aviateurs, est un témoignage étonnant de l’esprit qui précéda la grande boucherie.

Film à l’écriture et montage moderne, colorié à la main, il porte la marque d’un réalisateur formé à l’école Pathé du documentaire et reste prémonitoire sur l’utilisation que fera la propagande belliciste, à venir, du reportage dans les tranchées. Fresque à « grand spectacle » il bénéficia d’importants moyens matériels et financiers et surtout de la mise à disposition par l’armée belge de deux bataillons de fantassins, de dirigeables, d’avions….

D’après Georges Sadoul, tous les acteurs cités au générique appartenaient à la troupe Belge-cinéma.

À la suite de la mobilisation et de la déclaration de guerre, le film sera retiré des écrans, mais ressortira plus tard sous le titre « Mourir pour la patrie ».

Notre syndicat qui a, un temps, envisagé de le programmer lors de notre journée de commémoration critique du 8 novembre, y a renoncé en découvrant qu’il serait projeté dans de bien meilleures conditions, et seulement 3 jours après notre manifestation, à la Cité de la Musique. En effet, la compositrice autrichienne Olga Neuwirth [3] a créé une partition originale d’accompagnement qui sera jouée lors de cette projection exceptionnelle. Ce « regard » contemporain accompagnant ce film prémonitoire, une date à retenir, une occasion à ne pas manquer.

A compléter par le débat sur inscription mais gratuit sur la musique dans la guerre animé par Esteban Buch.


Voir en ligne : Guerre et paix 2 - Cité de la musique


[1Cité de la musique - 221, avenue Jean Jaurès - 75019 Paris - M : Porte de Pantin (M5 - T3) - 01 44 84 44 84 - Tarif : 18€

[2De son vrai nom Eugène Alfred Jean Baptiste Machin.

Né en 1877, engagé à l’âge de dix-neuf ans, il est incorporé au 2e régiment de spahis, stationné en Algérie. Devenu retoucheur, puis photographe de presse à L’Illustration, il est engagé, vers 1907, par la firme Pathé, qui l’envoie en Afrique réaliser des films sur la faune locale.

En 1911, il fonde et dirige l’agence hollandaise de Pathé à Amsterdam, puis participe en 1912 à la création de Belge Cinéma Film (succursale de la firme à Bruxelles), en tant que directeur artistique et réalisateur principal, où il produit 21 films entre l’été 1912 et l’été 1914.

Mobilisé le 15 septembre 1914, il ne tarde pas à rallier la section cinématographique de l’Armée créée en mars 1915 et réalise de nombreuses bandes d’actualité sur le front d’Artois.

Démobilisé le 8 novembre 1919, il rentre à Nice et rachète les studios Nizza et Comica à Pathé où il réalise des drames sociaux, des films burlesques et des récits animaliers.

En juin 1929, alors qu’il prépare une expédition en Afrique commanditée par le parfumeur Coty, il décède d’une embolie pulmonaire. Il laisse derrière lui près de 150 films, dont seulement 34 sont encore visibles aujourd’hui.

[3Olga Neuwirth

Née en 1968 cette compositrice autrichienne, à soutenu, en 1993, un mémoire de maîtrise sur la musique du film L’Amour à mort d’Alain Resnais à l’École supérieure de musique de Vienne.

À partir de 1994, elle commence à se faire connaître par ses pièces de musique contemporaine. Pierre Boulez lui commande une œuvre pour son soixante-quinzième anniversaire

Olga Neuwirth crée un art de l’angoisse, très cinématographique, qu’elle décrit elle-même comme une « musique de catastrophes ».