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Petit periple au pays de la solidarité

jeudi 18 septembre 2014, par SUB-TP-BAM RP

Notre syndicat, dans l’esprit de solidarité qui anime notre confédération, avait décidé de mobiliser un membre de chacun de nos Groupes d’Action Syndicale pour aller soutenir à Metz,notre camarade Fouad, injustement poursuivi. Plus de détail ici.

L’audience du tribunal de Metz, devant laquelle Fouad devait comparaître, étant prévue à 9H00, il nous fallait pour être à l’heure, partir de Paris vers 4H30 du matin.

Conçu pour emmener 8 camarades, notre minibus devait donc, compte tenu d’une heure de départ sans transports en commun, faire un premier tour de ramassage dans Paris et sa banlieue. Incompréhension sur les lieux de rendez-vous, téléphones arrêtés, soirées trop arrosées, quelles qu’en soient les raisons, à l’heure dite, trois camarades manquaient à l’appel. A 5H00 du matin, c’était donc un véhicule de 5 camarades, dont quatre ronfleurs, qui filait sur l’autoroute en direction de l’Est, dans la fin de nuit de radio Nova.

Arrivés au cœur de Metz vers 8H15, il nous fallu pas moins de ¾ d’heure, et deux GPS, pour atteindre le tribunal. Sens Interdits, couloirs de bus, rues piétonnes infranchissables, panneaux de signalisation farceurs, tout semblait se conjuguer pour que nous nous retrouvions chaque fois devant … la cathédrale !

Freinant à 9H05 devant le tribunal, nous vîmes Fouad en sortir, suivi de son avocat, pour annoncer un report d’audience, à la demande de la SNCF, au 24 novembre prochain. Nous aurions apprécié que les Conseils de Prud’hommes de la région parisienne, devant lesquels des camarades du syndicat plaidèrent ce même jour, aient été aussi rapides pour ouvrir les audiences et finir l’appel des causes ! Nous ne pûmes que constater une nouvelle fois que la justice réserve ses TGV pour les patrons, et entasse les salariés dans ses tribunaux RER.

La centaine de personnes, venue en soutien, partit donc en cortège vers une destination tenue secrète … qui s’avéra rapidement être le siège régional de la SNCF.

Nous étant engouffrés rapidement dans le hall d’accueil grâce aux portes maintenues ouvertes par quelques audacieux éclaireurs, nous réclamions à corps et à cris, la présence du directeur régional et la mise en communication avec le Président de la SNCF, pour une revendication unique mais néanmoins fondamentale : le retrait de la plainte.

Si le temps ne fut (relativement) pas très long, avant l’arrivée de notre interlocuteur, il fut suffisant pour noter un fonctionnement sociétal et militant intéressant.

Chacun sait que dans ce type d’action, il faut rester groupés, pour rendre crédible la menace d’envahir et d’occuper l’ensemble du bâtiment, afin de faire fléchir les interlocuteurs subalternes (petit chef de service, sécurité, …) qu’on peut avoir en première confrontation. Cependant, malgré le degré élevé de radicalité des personnes participant généralement à ces mouvements, on constate : que les fumeurs ont maintenant le réflexe civique … d’aller fumer dehors en toutes circonstances. On voit ainsi la ferme revendication du début, perdre peu à peu de sa puissance aux seuls manifestants restés à l’intérieur. Si l’objectif de la police consiste à faire sortir les manifestants d’un lieu qu’ils occupent ; il suffirait, qu’ils ne s’arment que de patience, à moins que les manifestants ne regroupent préalablement que des non fumeurs !

Photo de famille : La police, le directeur régional, Fouad et ses soutiens.

Avec l’humilité qui les défini nos camarades du SUB RP ne brandissent que leurs fiers étendards.

Le directeur régional, une fois venu sur place, pour engager le dialogue, nos camarades de Metz sonnèrent le repli, et nous pûmes retourner tranquillement au local de la CNT, somme toute assez proche.

Debout depuis quelques heures maintenant, et après une assemblée générale souveraine des 5 membres présents du SUB RP, nous préférâmes plutôt que de partager "la merguez de la lutte" généreusement offerte par nos camarades locaux, reprendre la route aussitôt, quittes à nous arrêter dans une auberge en chemin. Nous le fîmes, et sans regret, au restaurant de la poste, en sortant de Metz. La qualité de 4 ronflements sur la route du retour ne fit que confirmer cet heureux choix.

Halte gourmande : C’est au Restaurant de la Poste que les SUBars en vadrouille-solidaire décidèrent de se SUB-stanter.