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Pourquoi le SUB s’intéresse-t’il à LAFARGE ?

vendredi 25 juillet 2014, par SUB-TP-BAM RP

Pourquoi suivez-vous l’actualité du groupe Lafarge ?

Le SUB : D’abord, l’activité de Lafarge, au titre de la production de matériaux de construction, entre, bien évidemment, dans le champ de syndicalisation de notre organisation.

Mais ensuite, alors que ce groupe international, toujours avide de nouvelles plus-values, ne cesse d’étendre ses tentacules sur la planète, nous ne pouvions rester muets sur sa future fusion avec son rival d’hier (Holcim).

Vous attaquez ce groupe sur son histoire, son développement et sa politique sociale à l’international, et même maintenant son mécénat. Cette dispersion ne nuit-elle pas à votre propos ?

Le SUB : Au contraire Lafarge et Holcim, de part leur caractère mondial, et leur positionnement de leaders sont, sans cesse, obligés d’occuper de nouveaux territoires, et développer de nouvelles stratégies pour maintenir cette position dominante, pour satisfaire leurs actionnaires.

Dans les semaines et les mois à venir, nous tenterons de désarticuler le discours de développement écologique véhiculé par ce qui demeure un des plus gros pilleurs des ressources naturelles de la planète.

Cette position écologique n’entre-t-elle pas en contradiction avec la défense des intérêts immédiats des travailleurs de chez Lafarge/Holcim que votre syndicat est censé défendre ?

Le SUB : En effet, la question à laquelle nous voulons répondre est bien celle-là : Pouvons nous correctement, et avec résultat, défendre les intérêts immédiats des travailleurs, en faisant l’impasse sur la nature même de l’entreprise et de son modèle de développement ?

La lutte pour « la sauvegarde de l’emploi », dans une forme de statut quo peut-elle s’entendre avec un employeur dont la stratégie mondiale rabaisse chaque prolétaire à une simple variable d’ajustement budgétaire ?

Quand les directions de Lafarge et Holcim s’asseyent aux « tables de négociation », ce n’est que pour acheter une paix sociale qui leur permet de gagner le temps d’opérations financières qui échappent à leurs interlocuteurs syndicaux.

Que préconisez-vous alors ?

Le SUB : Nous souhaitons que les travailleurs, au sein de leur organisation syndicale, puissent reprendre l’avantage en développant, à partir de l’outil industriel qu’ils maîtrisent, des alternatives professionnelles, économiques, sociales et environnementales, tout à la fois locales et globales qui permettent de travailler tous, moins et autrement.

Loin d’une attitude attentiste, qui consisterait à lutter contre les effets de plans sociaux dévastateurs et successifs, nous voulons œuvrer à rassembler, parmi les travailleurs de Lafarge et Holcim, ceux qui aujourd’hui pensent que les syndicats se doivent d’attaquer le capitalisme mondial, partout où il se trouve.

Ces objectifs ne relèvent-ils pas de l’utopie ?

Le SUB : Seul l’avenir peut répondre à ce type de question. Edouard Herriot, radical bon teint ne disait-il pas : « Une utopie est une réalité en puissance. »

De puissance, il en est bien question dans le rapport de force que doit reconstruire le prolétariat face à un capitalisme dominant.

La question de la production des matériaux de construction dépasse l’horizon des seuls travailleurs en cimenterie. Elle à une incidence sur les autres professions du cadre bâti, sur celles de la gestion et de l’élimination des déchets (dont ceux majoritaires de la construction), sur le cadre de vie et sur les paysages que chacun de nous occupe.

Ne pas aborder ses problèmes dans leur globalité, c’est se préparer de nouvelles défaites. Nous ne pouvons y consentir encore et toujours.