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Gare Rosa Park Une gare accessible à tous..... les Blancs

samedi 20 octobre 2012, par SUB-TP-BAM RP

La gare Rosa Parks est une gare en construction en limite des 18e et 19e arrondissements. Son ouverture est prévue en 2015. En 2011, le STIF décide que la gare portera le nom de Rosa Parks.

Rosa Parks est devenue célèbre le 1er décembre 1955, en refusant d’obéir au conducteur de bus James Blake qui lui demande de laisser sa place à un Blanc et d’aller s’asseoir au fond du bus. En effet, dans les bus de Montgomery, les quatre premiers rangs étaient réservés aux Blancs. Les Noirs, qui représentaient les trois quarts des utilisateurs, devaient s’asseoir à l’arrière.

Ils pouvaient néanmoins utiliser la zone centrale, jusqu’à ce que des Blancs en aient besoin et devaient, soit céder leur place et aller vers le fond, soit quitter le bus. Ils étaient alors tenus de sortir pour rentrer de nouveau par la porte arrière du bus et ainsi accéder aux emplacements qui leur étaient attribués.

Elle est arrêtée, jugée et inculpée de désordre public ainsi que de violation des lois locales.

Elle joint l’avocat Edgar Nixon, membre du NAACP (association nationale pour la promotion des gens de couleur). Accompagné d’un autre avocat, Clifford Durr, ils contesteront la loi sur la ségrégation dont Rosa Parks est la victime. La nuit suivante, cinquante dirigeants de la communauté afro-américaine, emmenés par un jeune pasteur peu connu à l’époque, le Docteur Martin Luther King, se réunissent à l’église baptiste de la Dexter Avenue pour discuter des actions à mener à la suite de l’arrestation de Rosa Parks. Ils y fondent le Montgomery Improvement Association.

Martin Luther King y popularise les théories de la non-violence et de la désobéissance civile.

Le mouvement a trois revendications immédiates :

  • que les Blancs et les Noirs puissent s’asseoir où ils veulent dans l’autobus ;
  • que les chauffeurs soient plus courtois à l’égard de toutes les personnes ;
  • que des chauffeurs noirs soient engagés.

La veille du procès, 35 000 tracts sont distribués pour inviter les Noirs à ne plus emprunter les bus le lundi 5 décembre. Le boycott se prolongera 381 jours.

Des dizaines de bus publics sont restés au dépôt pendant des mois jusqu’à ce que la loi sur la ségrégation dans les bus publics fût levée. La plupart des Noirs adoptèrent la marche à pied.

Quelques Blancs les rejoignent, parfois par idéologie, parfois simplement parce qu’ils ont avaient besoin que leurs employés noirs viennent travailler. Durant le boycott, des actes violents furent perpétrés contre les noirs (dynamitage des domiciles de Martin Luther King et de l’avocat Edgar Nixon, tabassages et menaces). Fidèle à sa stratégie, King demanda de ne pas répondre à ces actes et provocations. Ce mouvement provoque fut le départ de beaucoup d’autres protestations contre la ségrégation menée aux États-Unis.

Par son rôle initiateur du boycott, Rosa Parks contribua à la prise de conscience des Américains dans la lutte pour les droits civiques. King écrivit, « L’arrestation de Mme Parks fut l’élément déclencheur plutôt que la cause des protestations... »

Finalement, le 13 novembre 1956, la Cour suprême des États-Unis statue. La ségrégation dans les bus est anticonstitutionnelle. La nouvelle ne parvient à Montgomery que le 20 novembre. Le boycott cesse dès le lendemain.

Si la ségrégation a été abolie dans les bus de l’État, ce n’est qu’en 1964 que les lois ségrégationnistes sont abrogées par le Civil Rights Act qui interdit toute forme de ségrégation dans les lieux publics, puis en 1965 par le Voting Rights Act qui supprime les tests et les taxes pour devenir électeur.

Rosa Park décède le 24 octobre 2005. Le bus dans lequel elle avait été arrêtée fut drapé d’un linceul rouge et noir jusqu’aux obsèques. Enfin, les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes jusqu’au jour de son enterrement. Elles étaient recouvertes d’une photographie de Rosa Parks entourée d’un ruban noir portant l’inscription suivante :

« La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »

Les transports et leurs règlements sont un bon exemple de la ségrégation au quotidien dans les années 50.

Les transports scolaires étaient interdits aux enfants jaunes et noirs. Pour aller à l’école de Pine Level, les enfants blancs prenaient le bus alors que les autres y allaient à pied. Rosa Parks dans un témoignage rapportait :

« Je voyais passer le bus chaque jour. Mais pour moi, c’était comme ça. Nous n’avions d’autre choix que d’accepter ce qui était notre quotidien, un très cruel quotidien. Le bus fut un des premiers éléments par lesquels je réalisais qu’il y avait un monde pour les Noirs et un monde pour les Blancs. »

On pourrait croire que ce monde de ségrégation est définitivement enterré. L’ouverture de la gare correspondra aux soixante ans de l’arrestation de Rosa Parks. On est dans un nouveau siècle. Pourtant, elle existe encore en de trop nombreux endroits. C’est dans certains détails ostentatoires qu’elle se révèle pleinement, comme un crachat a la face des "indésirables".

Par exemple, pour la gare Rosa Parks, la ségrégation est cachée dans le film de promotion immobilière en 3D vantant le projet (A voir ici). Si vous regardez attentivement ce film, vous constaterez que quasiment tout les personnages sont …....blancs. On peut y apercevoir un personnage féminin vaguement noir dans un couloir mais c’est absolument le seul. Il y a là, comme qui dirait, une communication mal maitrisée.

On pourrait objecter qu’il n’y a pas de personnages noirs dans la banque d’images, mais en ce cas, il est grandement temps d’en acheter.

Dans ce genre de film de propagande immobilière, après avoir conçu les bâtiments, on y implante les personnages pour que les acquéreurs de logements puissent s’y identifier. La population noire ne peut pas le faire, elle n’apparait nul part. Remarquez que les noirs ne seront pas les seuls à ne pas s’y reconnaître, à la ségrégation de couleur de peau, on peut rajouter la ségrégation de classe sociale (personnages assez cossus), de poids (personnages tous minces), d’âge (pas de vieux à cannes) et de condition physique (Il y a une personne handicapée pour illustrer qu’il y a des portes larges, mais c’est aussi la seule dans la gare).

En fait, ce n’est pas un cas isolé. Toutes les communications immobilières, entre autres, s’adressent aux mêmes populations : classes sociales supérieures, trentenaires, beaux et minces, jeunes couples ou célibataires. On se noie dans le kitsch de l’idéologie dominante (plus c’est kitsch, plus on la voit), et c’est une indication précieuse pour la population sur place.

Les habitants des quartiers populaires de Flandre et Aubervilliers sont prévenus. Cette gare n’est pas faite pour eux. On y attend leurs remplaçants, les jeunes cadres dynamiques. Ce genre de communication est typique des stratégies immobilières d’expulsion des pauvres.

Du quartier Marseille-république aux quartiers de Saint-Denis, la communication dans ces projets d’aménagement du capital porte la même volonté ségrégationniste, élevant d’un degré encore la logique discriminatoire, que subissent déjà dans leurs démarches d’accès au logement les travailleurs et travailleuses, ne répondant pas aux critères d’une bourgeoisie a l’Idylle du Front National et de toute une classe dirigeante qui inonde par ses médias crache son mépris à la face de de la classe ouvrière à longueur de médias.

« Populations riveraines pauvres, il est temps de partir, vous êtes indésirables dans notre monde de spéculation immobilière. »

Le texte historique est en retravaillé de l’article Wikipédia

Pour approfondir sur le sujet de la spéculation immobilière :

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