« Près de 9 000 000 de journées de travail perdues dans le BTP »
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Dans un article daté du 19 septembre dernier, Emmanuelle N’Haux, chef du service "Management & prévention" au « Bonimenteur du BTP » [1] intitule son article sur les accidents du travail dans notre industrie :
« Près de 9 000 000 de journées de travail perdues dans le BTP »
Après avoir cité les chiffres catastrophiques, des dernières statistiques publiées par l’Assurance maladie-risques professionnelles pour l’année 2011 sur les accidents de travail et les maladies professionnelles, cette dernière déplore … le manque à gagner du patronat.
Quand nous pleurons 192 décès (soit une augmentation de 22%) pour l’année écoulée, équivalent à un mort par tranche de 11 heures travaillées, madame… compte les sous de ceux qui la payent.
Pour les 48 morts sur la route, loin d’envisager le stress que connaissent les salariés, les injonctions patronales à la rentabilité, les heures de déplacement non payées, cette dernière se flatte : « des politiques globales visant à réduire ce risque (équipement des véhicules, stage de conduite…) ». En un mot, ces accidents ne seraient pas dus aux conditions de travail, mais au fait que les travailleurs du BTP conduisent comme des manches.
Quand l’article se termine sur ce bilan :
« Sur les trois grands risques – accidents du travail, accident de trajet et maladies professionnelles – le BTP aura perdu l’équivalent de 8 788 033 journées de travail en 2011. Et quand on sait que le temps, c’est de l’argent… »
On voit ce qui prévaut sous le titre ("Management & prévention") de cette plumitive du grand capital.
Ne nous y trompons pas, derrière la figure souriante de Mme N’Haux, se cache toujours celle de Louis, Joseph, Marie Dubois [2], et le regard glacial que porte la bourgeoisie affairiste sur la classe ouvrière.
Nous, nous n’oublierons jamais que sous les gravas de chantiers sont enterrés nos camarades.

[1] Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment
Magazine hebdomadaire créé en 1903 par Louis Dubois et appartenant aujourd’hui au Groupe Moniteur, une société détenue majoritairement par le fonds d’investissement britannique Bridgepoint.
Avec une diffusion hebdomadaire moyenne de 49 449 exemplaires, Le Moniteur est, en France, le premier titre de presse professionnelle tous secteurs confondus et l’un des dix premiers magazines économiques.
[2] Louis, Joseph, Marie Dubois (1859/1946) - Journaliste, imprimeur, patron de presse, et homme politique de droite.