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DIDIER, MOHAMED, IBRAHIM, ERIC ET SEGA PARLENT D’UNE MEME VOIX

5 camarades en une intervention

lundi 9 avril 2012, par SUB-TP-BAM RP

Déstabilisés et surpris, semblaient être nos camarades de Solidaires et de la CGT, avec lesquels nous devions animer l’un des ateliers du Forum Social Antifasciste organisé à la Bourse du Travail de Saint-Denis le 7 avril dernier.

En effet, un peu inquiet, notre camarade de SUD Rail, nous rappelait, avant de commencer, que chaque intervention ne devait pas excéder 15 minutes. Si la sienne dura un peu plus, la notre, et bien que nous soyons 5 à prendre la parole, fut cependant plus concise.

Comme nous l’avions déjà expérimenté dans un des congrès de l’Union
Régionale Parisienne de la CNT, où 10 camarades avaient chacun défendu la position du syndicat sur les motions discutées, nous avions décidé, pour cette intervention publique, de faire porter la voix du syndicat par plusieurs camarades volontaires.

Ce choix revêtait différents enjeux :

  • D’abord sortir du cadre de l’intervention du « camarade spécialiste » de la question, certes très au fait du sujet traité mais enfermé dans son savoir.
  • Ensuite faire intervenir les camarades au plus prêt de la réalité de terrain, et en l’occurrence ceux qui subissent un racisme quotidien.
  • Enfin utiliser cette occasion, pour continuer la formation de nos
    militants à la préparation d’une intervention et à son expression ; chose absolument nécessaire pour animer une section syndicale mais qui n’est pas aisée pour des camarades ouvriers dont la vie professionnelle use généralement les corps sans favoriser le verbe.

Un après midi, somme toute, assez gris

Comme nous l’avons développé dans notre intervention, le syndicat pense que le racisme, bien présent sur nos chantiers ou dans nos entreprises, peut faire le lit du fascisme. Celui-ci naît de l’isolement des travailleurs et de leur perte de conscience de classe, dû à une précarisation galopante, l’individualisation dans l’organisation du travail, la perte des solidarités ouvrières …

Vouloir y trouver la seule responsabilité du Capital et de ses nervis
d’extrême-droite permet de dédouaner un peu trop facilement le mouvement social qui dans sa politique de paritarisme assumé, a abandonné une large partie de la classe ouvrière dans un désert syndical.

Sans en être particulièrement surpris, nous sommes consternés de constater le peu d’intérêt du « mouvement Antifa radical » pour la question sociale, et ce malgré un effet d’annonce : « Forum SOCIAL Antifasciste » appuyé.

20 personnes venus assister, dans un amphithéâtre de 400 places à cet atelier et 2 prises de parole de la salle, permettent de s’interroger, sur l’influence des organisateurs et des publics qu’elles mobilisent sur un tel sujet.

Le fait que les autres thèmes, traités en ateliers (violence, genre et
sexualité, religion et laïcité) aient semble-t-il réuni un plus grand
auditoire, ne peut que nous laisser sceptiques sur l’intérêt qu’aurait notre syndicat à avoir une plus grande présence dans ces collectifs.

A toute occasion, en être le larron

Mobilisant ces forces pour parvenir à préparer notre intervention et publier pour l’événement deux brochures (l’une analysant les thèses du FN contre l’immigration, l’autre portant sur le dernier mouvement sans papiers), notre syndicat ne peut être que satisfait du résultat de notre participation … qui, si elle ne change pas l’état du « mouvement Antifa », a permis à notre syndicat de franchir une nouvelle étape lui permettant d’affermir ses positions sur cette question.