Répression des organisations syndicales et des mal-logés
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Le 24 novembre 2007, le Syndicat Unifié du Bâtiment (SUB TP BAM RP-CNT), le Droit Au Logement Autogéré et Social (DALAS) et l’Atelier Populaire d’Architecture et d’Urbanisme à Montreuil (APAU-M) réquisitionne un bâtiment à Montreuil. Cette occupation a offert des logements décents aux familles mal-logées organisées au sein du DALAS. En transformant un bâtiment vacant, en réalisant une partie des travaux en autoconstruction, en aménageant des logements fondés sur le partage d’espaces, cette réquisition est aussi la démonstration que le logement des classes populaires est encore possible dans les quartiers à forte pression foncière, pourvu d’envisager des opérations alternatives et moins coûteuses.
Le bâtiment réquisitionné, situé 5-7 rue Raspail à Montreuil, est un bâtiment d’activité en prêt bail, au bénéfice des SCI du même nom, et appartient au prêt-bailleur CIC via le CMCIC Lease. Le changement d’affectation, de l’activité au logement, n’étant autorisé qu’après certains délais de vacances, il est probable que ce bâtiment était inoccupé depuis plusieurs années pour permettre de bientôt réaliser une juteuse opération financière dans un quartier en voie de transformation urbaine.
Le bâtiment a rapidement été réaménagé pour offrir le confort nécessaire aux familles installées avec le soutien des travailleurs syndiqués du Syndicat Unifié du Bâtiment.
En dépit des courriers adressés aux propriétaires et de plusieurs constats réalisés par des huissiers de justices mandatés par les propriétaires, l’expulsion des occupants s’est faite de manière violente et toute illégalité le 14 décembre. Ce soir là, alors que le baromètre descend en dessous de zéro degré, un groupe d’hommes, armés de masses et de barres de fer, jette les familles occupantes à la rue, par la force et sous la menace, sans même leur laisser le temps de récupérer leurs effets. L’intervention de ces nervis a, semble-t-il, était organisée par l’agence immobilière CBRE Montreuil, en charge du bien.
Constatant que cette expulsion violente s’est faite en toute illégalité et qu’elle privait de logement des travailleurs et leurs familles, les occupants et le SUB TP BAM RP assignent en justice le CIC, les SCI et CBRE devant le Tribunal d’Instance de Bobigny pour obtenir la réintégration dans le bâtiment, ou, tout au moins, la restitution des effets personnels et le matériel syndical resté à l’intérieur. Suite à l’audience qui s’est tenue le 7 janvier 2008, le TI nous déboute de toutes nos demandes et ordonne le versement de près de 7000 euros à la partie adverse aux titres d’indemnités d’occupation, d’indemnité pour procédure abusive et de l’article 700 du NCPC.
Nous dénonçons l’attitude du CIC, des SCI, et du CBRE qui, entendant faire justice eux-mêmes, ont eu recours à des nervis armés pour expulser des familles mal-logées. Nous sommes indignés par l’ordonnance rendue ce jour par le TI de Bobigny. Alors que la crise du logement est au plus fort et que la vacuité de loi sur le droit au logement opposable est démontrée, cette ordonnance constitue une criminalisation manifeste des organisations syndicales et actions des familles mal-logées.
Le 14/01/2008
SUB TP BAM RP - CNT