Les résultats de l’élection des représentants des salarié(e)s des très petites entreprises et des particuliers employeurs ont été proclamés le vendredi 20 décembre 2024.
5 380 351 salariés étaient appelés à voter, mais seuls 218 926 ont pris part à ce scrutin, pour un taux de participation de 4,07 %, soit 209 831 suffrages exprimés.

L’élément marquant de ce scrutin est donc le très faible taux de participation (4,07% contre 5,44% en 2021).

Les résultats nationaux par organisation sont les suivants :
• CGT 58 001 suffrages 27,64%
• CFDT 31 174 suffrages 14,86%
• UNSA 30 175 suffrages 14,38%
• FO 24 523 suffrages 11,69%
• CFTC 17 386 suffrages 8,29%
• SUD 11 215 suffrages 5,34%
• CGC 8 603 suffrages 4,10%
• USGI 6 846 suffrages 3,26%
• CNT SO 4 625 suffrages 2,20%
• CAT 2 310 suffrages 1,10%

Malheureusement aucune surprise dans ces résultats.
Election sur « marque syndicale », ce scrutin est le reflet de l’importance médiatique de chacune de ces organisations. A ce titre, la position du syndicat des gilets jaunes (devant la CNT-SO et la CAT) souligne la mémoire de ce mouvement social passé, et par contre-coup la faiblesse du message envoyé par les deux autres organisations.
Les électeurs et électrices ont bien conscience que ces élections ne changeront en rien leur situation personnelle dans des entreprises où le syndicalisme est inexistant.

Au regard de ces éléments, la question de la participation de la CNT-f à ces élections peut-elle avoir du sens ?
Pour la seconde fois, nous ne participions pas à ces élections.
Loin cependant d’avoir une position critique sur ce scrutin (comme ce fut à l’inverse le cas quand les élections prud’homales avaient encore lieu), c’est une absence de décision (et même de débat) qui est malheureusement à l’origine de cette absence.
Certains pourront argumenter qu’à quoi bon participer, pour espérer partager la moitié des voix recueillies aujourd’hui par la CNT-SO.
Que l’on participe ou non, à ce scrutin, avoir un positionnement clair de la CNT-f, aurait, à notre avis au moins l’avantage de nous interroger sur les formes stratégiques et tactiques de notre syndicalisme en direction des très petites entreprises.
Dans un autre temps, et dans d’autres conditions, une révolution libertaire se fit avec une base de petits paysans, de barbiers et coiffeurs, de menuisiers et d’épiciers collectivisant leurs échoppes pour un autre futur, preuve sans doute que les travailleurs de petites entreprises peuvent être touchés par des pratiques syndicales aptes à construire un présent et avenir collectif.
Dans les 3 ans à venir le SUB a bien l’intention de porter ce débat.