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LA REGRESSION SOCIALE CONTINUE

La « présomption de démission », une nouvelle arme pour les patron·nes harceleur·euses et voyous

mercredi 19 avril 2023, par SUB-TP-BAM RP

Tout·e employé·e qui abandonne son poste de travail et qui ne l’aura pas repris 2 semaines après une mise en demeure sera désormais présumé démissionnaire, selon le décret paru au Journal officiel, hier (mardi 18 avril 2023), et ne pourra plus toucher l’assurance chômage.
Ce décret vient mettre en œuvre une disposition de la loi assurance chômage votée fin 2022.
Jusqu’à présent,les salarié·es qui ne venaient plus travailler sans justification, finissaient en général par être licenciés pour faute par leur employeur. Ils pouvaient alors toucher l’assurance chômage.

Mais qui sont ces salarié·es ?
• Il y a d’abord majoritairement les salarié·es dans des situations de Burn-Out, subissant le harcèlement sur leur lieu de travail, isolé·es et fortement déprimé·es qui ne trouvent comme seule échappatoire, que celle consistant à ne plus se rendre au travail, à s’enfermer dans le domicile, à couper tout contact avec l’origine de leur souffrance.
Ces travailleur·euses sont donc ainsi condamné·es à la double peine : demeurer dans la souffrance et être sans indemnité de chômage.

• Il y a ensuite, ce que nous connaissons bien dans le BTP, le patron voyou qui dit à ses salarié·es qu’il n’a plus de boulot et qu’il les rappellera dès qu’il en aura de nouveau, et cela au mépris de ses obligations contractuelles d’employeur. Ce cas touche majoritairement des travailleur·euses immigré·es peu informé·es de leurs droits et en situation de domination sociale, économique et culturelle.
Ces travailleur·euses sont donc ainsi condamné·es à la double peine : avoir été grugé.es par leur patron et volé.es de leur droit par l’Etat.

On avait l’habitude d’associer le terme de présomption à celui d’innocence (dont se targue tout le personnel politique corrompu) : « la présomption d’innocence ». Il en va ici du contraire. Avec la » présomption de démission » on condamne celles et ceux qui parmi nous sont les plus fragiles, les plus vulnérables.

Dans ce cas et comme dans bien d’autres le syndicat n’a qu’une réponse : Ne pas rester seul·es !

• Si vous êtes dans une situation de souffrance au travail, venez participer à notre groupe de parole (une réunion/mois), ouvert à tou·tes (inscription à l’adresse mail : subrp2@gmail.com)
• Si vous avez des doutes sur le reszpect de vos droits : permanence syndicale chaque samedi de 10H00 à 12H00 au 33 rue des Vignoles – 75020 Paris)