Accueil > Syndicat Unifié du Bâtiment > Communiqués & Interventions > NOTRE PATRIMOINE, C’EST L’HUMAIN

NOTRE PATRIMOINE, C’EST L’HUMAIN

mercredi 7 septembre 2022, par SUB-TP-BAM RP

Ces 39èmes journées européennes du patrimoine, sous les auspices d’un gouvernement qui entend, cette année, valoriser le « patrimoine durable » (à défaut de mettre en œuvre un véritable programme écologique), ont inspirées nos réflexions.

Notre syndicat s’est souvent manifesté, lors d’événements précédents, par des actions de sensibilisation du public sur les réelles conditions de travail des ouvriers du Bâtiment au regard des bénéfices engrangés par les entreprises œuvrant à la conservation du patrimoine bâti.
Leur concurrence effrénée, la recherche de bénéfices immédiats, la mécanisation, la méconnaissance des métiers de « managers » d’entreprises recrutés dans les écoles de commerce ou d’ingénierie plutôt qu’au sein des écoles de formation professionnelle ont engendré une perte de savoir-faire et une dégradation des conditions de travail comme des rémunérations des ouvrier·es.

En cette année 2022, nous voulons réaffirmer que notre patrimoine, c’est l’humain.

Le travail humain fourni par les salarié·es-producteur·trices, que les dirigeants de ces entreprises veulent réduire en un « capital humain », que l’industrie et la mécanisation aurait rendu banal, constitué d’une masse salariée interchangeable et corvéable, sans goût ni saveur … et donc sans grande valeur.
Fonctionnant par analogie avec le capital financier, le capital humain se prêterait alors, comme lui, aux notions de retour sur investissement, valeur ajoutée, investissement (immatériel), etc.
Il est bien évident, pour nous et au contraire, que ce travail humain est bien un patrimoine ; que les savoir-faire acquis d’expérience doivent être protégés, toujours améliorés et transmis au sein de notre classe, sans logique d’exploitation.
Ce patrimoine ne peut se construire et s’affirmer que dans la lutte syndicale, dans la confrontation avec un patronat qui veut le domestiquer, le réduire à sa logique de profit.

L’usage du bâti est le second versant de ce patrimoine humain.
Que serait en effet la technologie du bâti sans l’usage qui en fait un lieu habité, modelé, transformé ?
L’usager de l’espace construit, qu’il y habite, y travaille ou s’y divertisse le façonne dans le temps, à vocation à lui donner un sens, à enrichir la connaissance et la recherche du bien-être.
Mais comme pour le travail humain, le Capital réduit le bâti à un produit de consommation à l’obsolescence programmée, individualise sa jouissance dans le meilleur comme dans le pire.
Il est bien évident, pour nous et au contraire, que cet usage humain de l’espace est bien un patrimoine ; que les savoir-faire acquis d’expérience doivent être protégés, toujours améliorés et transmis au sein de notre classe, sans logique de consommation.
Ce patrimoine ne peut se construire et s’affirmer que dans la lutte collective, dans la confrontation avec un l’État qui veut le domestiquer, le réduire à sa logique de domination.