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COMMENT APPREHENDER LE BILAN SOCIAL DE LA COMMUNE DE PARIS

mardi 14 septembre 2021, par SUB-TP-BAM RP

Mythifié, ou par trop relativisé, le bilan social de la Commune de Paris fait toujours débat.
Il nous semble nécessaire de situer l’événement dans son temps et mesurer notre regard critique à l’aune du développement réel de la pensée et des pratiques de l’époque. Si les mesures sociales prises par la Commune ont pu paraître timorées au regard même des déclarations et manifestes préalables de leurs auteurs, il est important d’en appréhender le contexte.
D’abord la Commune n’ayant eut que 72 jours à vivre, et son assemblée seulement 54 pour légiférer, les conséquences de la guerre et les pressions de la guerre civile induisirent la plupart de ses réformes économiques et sociales.
Ensuite l’assemblée communale fut traversée de courants divergents (idéologiques, stratégiques et tactiques). A la veille de la commune la Première Internationale en France s’était elle-même défaite, ruinée, dans ses dissensions et ses dissidences, faute d’une politique sûre, définie, commune. Varlin, confiait, à qui voulait l’entendre avant le 18 mars, que plusieurs années seraient encore nécessaires avant que le prolétariat ait les moyens de prendre le pouvoir.
Syndicalistes, nous sommes sensibles à la démarche des militant·e·s ouvrier·e·s de l’époque qui, avant le 18 mars 1871, avaient accumulé les échecs, et qui comme G. Lefrançais resteront même sceptiques durant la Commune. Ce qui ne les empêcha pas d’y participer activement en en acceptant tous les risques, comme la mort d’Eugène Varlin en atteste.

Comme syndicalistes nous savons la difficulté à convaincre dans un environnement hostile et à construire une conscience de classe sachant s’absoudre des petits arrangements du quotidien. L’oeuvre de la Commune n’en est, à ce titre, que plus remarquable.

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