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BILAN DES TROISIÈME ÉLECTIONS TPE (2021).

Les résultats des élections de représentativité syndicale dans les TPE sont tombés. Le taux de participation aussi !!!

jeudi 22 avril 2021, par SUB-TP-BAM RP

Avec 5.4%, la participation est encore plus basse que les deux précédentes éditions qui avaient, elles-mêmes, déjà été marquées par une très faible participation :
• 10,38 % en 2012,
• 07,35 % en 2017.

Chacun•e peut disséquer ces résultats à loisirs pour en tirer la conclusion qui flattera son organisation syndicale préférée.
La CNT-f n’ayant pas couru, cette année, après les suffrages, nous n’en tirerons donc, avec vous, aucune conclusion ; même si cette situation mériterait bien quelques discussions en interne, et demeure sans conteste un instantané de l’état, et de la composition, de notre confédération.

Premier constat, sur l’équilibre entre les différentes organisations dites représentatives.
Pour nous, il n’y a pas grand mystère.
Ces organisations (CGT, CFDT, UNSA, FO, CFTC) arrivent en tête parce qu’elles sont mieux identifiables, qu’elles ont plus de permanents (et de militants), et des moyens financiers en conséquence. Qui de l’une ou des autres arrivent en telle position ne présente que peu d’intérêt. Ou, pour le moins, nous le laissons à d’autres.
Dans un scrutin de ce type la CNT-f, ou les différents avatars résultant de ses scissions, ont peu de chance de renverser la vapeur parmi les votant•e•s qui s’expriment actuellement.
Dans une campagne qui se fait principalement par voie postale ou électronique, celles et ceux qui s’expriment, iront généralement vers les organisations bénéficiant de moyens de propagande important et d’une visibilité médiatique relative.
Vouloir les concurrencer sur ce terrain nous semble aussi vain que dispendieux.

Intéressant nous semble les scores des organisations syndicales corporatives.
Ce qui, pour chaque secteur professionnel concerné, reste un indicateur sur le travail spécifique entrepris par ces organisations ou a entreprendre par nous-mêmes.
L’analyse de leurs résultats, maintenant possible sur 3 scrutins, est riche d’enseignement et de stratégies à mettre en place.

L’élément principal reste, à notre avis, le taux de mobilisation.
Sur un collège électoral de quelque 5 millions d’électeur•trice•s, seul•e•s 265.000 salarié•e•s des TPE et employé•e•s à domicile ont effectivement voté. C’est déjà 66.000 de moins qu’en 2017, mais c’est surtout près de 4 700 000 électeur•trice•s qui se sont détourné des urnes, ou ne les ont tout simplement pas vu, comme illes ne voient pas plus l’intérêt des organisations syndicales.
L’éloignement, la méconnaissance du fait syndical sont, bien évidemment, responsables de ce taux d’abstention record.

Un scrutin sans enjeu pour les salarié•e•s.
Le vote s’effectuant sur sigle et non sur liste, le syndicalisme reste pour la plupart des salarié•e•s des TPE un monde étranger à leur univers. Illes n’ont que peu de liens avec les organisations syndicales, et ne connaissent guère que les conseillers du salarié sollicités en cas de problème.
Car c’est bien le problème : Le monde d’avant (les élections) reste le même (après les élections). Penser et dire que le vote changera quoique ce soit des conditions de travail ou de rémunération des salarié•e•s des TPE est une vaste blague à laquelle ne peut croire aucun•e des travailleur•euse•s concerné•e•s.
Celles et ceux qui viennent dans nos permanences le disent dans ambages.

Le score électoral n’est qu’un indice.
Seul compte le travail de terrain, celui qui s’effectue au plus prêt de la demande des salarié•e•s, et l’aide effective que l’on peut leurs apporter individuellement (et ponctuellement), sur le long chemin de reconstruction de la conscience de classe.
Un score électoral ne peut en être alors que le résultat.
Il nous reste 4 ans, pour en convaincre 4 700 000 salarié•e•s, avant le prochain scrutin