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Au 6ème suicide chez Eiffage … la CFDT se fait violence.

mardi 17 octobre 2017, par SUB-TP-BAM RP

S’il est un syndicalisme que l’on exècre, c’est bien celui de la collaboration de classe, si bien représenté par la jaune CFDT.

2 suicides lors d’une même semaine, dans la branche infrastructure du Major du BTP [1], ne provoque de ce syndicat dit "représentatif", et 1er syndicat du privé, qu’un communiqué de la CFDT Construction qui "accuse le groupe de faire la sourde oreille".

Comme le déclare lui-même, Jean-Michel Gillet, secrétaire national de la CFDT-Construction, son syndicat a essayé "de traiter ça intelligemment et ça ne marche pas", la direction est "dans le déni", a-t-il dit à l’AFP.

"Traiter ça intelligemment … ", on se demande bien à quoi ce "ça" renvoie. Comme si s’était une chose un peu dégueulasse qui ferait mauvais genre dans le tableau de l’entente cordiale : patronat / syndicat responsable.

Ce "ça", c’est 2 salariés que l’employeur a pressurisé… mais aussi des syndicats d’entreprise, acquis au libéralisme ambiant, à la gagne, à l’individualisation des parcours professionnels, et dont les militant.es s’enferment dans le fonctionnarisme syndical de représentation, pour se mettre personnellement le chantier et ses affres le plus loin possible d’eux-mêmes. Si le premier responsable est l’employeur.seuse, les syndicats qui l’accompagnent par une conduite de collaboration de classe en sont les premiers complices. La preuve en est que quand le même Jean-Michel Gillet constate que "traiter ça intelligemment (…) ça ne marche pas", il n’agit que… par un communiqué de presse !

La mort de ces 2 salariés, le message fort à apporter aux autres salarié.es actuellement dans la détresse et déjà sur la pente de cet acte ultime, ne méritaient-il pas un mouvement de grève ?

La France s’arrête pour rendre hommage aux victimes du terrorisme aveugle, mais les syndicats dit représentatifs n’y pensent même pas quand 2 des nôtres succombent au terrorisme patronal.

Contre le terrorisme patronal, une seule réponse : la lutte de classe !


[1Un article publié sur le site Batiactu (torchon patronal parmi d’autres) du 12 octobre énonçait : "Le groupe Eiffage est actuellement touché par une affaire de risques psychosociaux". Le groupe est "touché" et deux travailleurs tués la même semaine.