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Les travailleurs du BTP, toujours absents des cortèges syndicaux

jeudi 21 septembre 2017, par SUB-TP-BAM RP

Le temps est loin, où les cortèges syndicaux s’ouvraient par la masse des gars en casquette : des terrassiers en largeot à ceinture de flanelle rouge, des peintres en tenue blanche, des charpentiers, des maçons … tous prêts à tenir la rue pour défendre leurs revendications.

C’était au temps où ces travailleurs avaient suffisamment de conscience de classe pour se syndiquer massivement et porter un projet social, sans concessions, qui fit longtemps de la Fédération du Bâtiment l’une des plus révolutionnaires.

Que les travailleurs du BTP aient déserté les manifs syndicales, qu’ils rechignent dorénavant à s’engager dans des mouvements collectifs ; on pourrait à la limite (la très grande) le comprendre, tant le mouvement syndical, dit représentatif, a délaissé cette catégorie de salariés, qui revendiquait (un peu trop à l’époque du Stalinisme triomphant) sa liberté dans une pratique non aliénante du travail …

Le Syndicalisme d’alors préférait les métaux avec ses régiments disciplinés d’ouvriers rivés à leurs machines.

Les temps ont changés, disparus les cohortes de fer du syndicat des métaux, la figure du Sublime.

L’esprit d’indépendance du travailleur du bâtiment s’est noyé dans la propagande libérale du patronat. Oublié l’esprit de lutte de classe, ne lui reste dorénavant plus que la posture du gueulard.

Mais la ne s’arrête pas la dégringolade,

Voilà maintenant que les patrons goguenards vantent les mérites du brave travailleur du BTP qui de moins en moins fête la « Saint Lundi », oublie le chemin du Chagrin. A en croire le 9ème baromètre de l’absentéisme publié par le groupe de conseil Ayming [1], le taux global d’absentéisme dans le BTP (en France en 2016) n’est maintenant plus qu’à 3,43%, soit une baisse d’un point par rapport à 2015, et le plus faible du monde du travail.

Si ce taux augmente à partir de 55 ans, ce n’est pas parce que ces ouvriers modèles ont moins d’ardeur à remplir les poches de leur singe, mais que pour ceux qui peuvent encore trimer, c’est que les douleurs physiques les clouent au lit.

Dans un temps ou le gouvernement Macron met au panier une loi pénibilité qui était déjà largement charcuté par le patronat, on peut s’interroger sur la raison qui pourrait donner à notre industrie :

La force de se battre, la rage de vaincre.